L'auteur

Titulaire d'un Doctorat en philosophie et d'une maîtrise en histoire, l'auteur est restée fidèle à ses deux «initiateurs» en philosophie, Nietzsche et Kierkegaard, mais admire tout autant Spinoza, Russell, Arendt...
Marie-Pierre Fiorentino

dimanche 9 novembre 2014

La vie vaut-elle la peine qu’on se suicide ?

À François-Alexandre


Le pessimisme nihiliste de Schopenhauer éveille toujours la curiosité de mes élèves. Se comprend-il par un malheur que le philosophe aurait vécu ? Au passage, il serait intéressant d’analyser pourquoi ils ne m’interrogent jamais sur la biographie d’un auteur qui n’est pas pessimiste, comme si le bonheur se passait d’histoire ou plutôt que l’histoire du bonheur était moins captivante que celle du malheur.

Bref, je leur raconte sa vie ( 1 ) et la seconde question tombe, sur un ton frôlant presque le reproche vis-à-vis de ce qui serait une inconséquence : “ Mais alors, s’il détestait tant l’existence, pourquoi ne s’est-il pas suicidé ? ”

Et moi, si éloignée du nihilisme ou parfois si proche, j’ai envie de leur répondre à la manière du grand ironiste que le philosophe allemand était aussi : “ Mais la vie vaut-elle la peine qu’on se suicide ? ”


P.S. Je me souviens de votre voix au téléphone, cet après-midi de décembre 2007, avant le canal. Vous étiez libre de votre secret. Mais la liberté que l’on possède vaut-elle la peine que l’on se suicide ?

Le Garn, novembre 2014.


( 1 ) À lire sur : http://nuagesquantiques.legtux.org/index.php/19-page/philosophie, “ Les malheurs d’Arthur ”, publié